20 Avril 2009 : Ronaldo : comment son retour au top a été possible

Ronaldo, que l’on croyait une énième fois fini pour le football, vient d’inscrire son sixième but en 9 rencontres avec les Corinthians. De retour sur les terrains il y a à peine deux mois, Il Fenomeno s’est refait au Brésil un genou, une jeunesse, et si ce n’était pas déjà le cas, un nom. Et si Ronaldo nous a déjà habitués à des come-back fracassants, ses 32 printemps et ses quelques kilos en trop laissaient penser qu’un retour au premier plan serait cette fois difficile. Sans remettre en cause son talent de buteur, un succès si précoce interroge également sur la valeur du championnat brésilien.

Il faut bien sûr prendre en compte que son statut d’idole a grandement facilité sa renaissance. Chez les Corinthians, c’est toute l’équipe qui joue pour lui, et les adversaires autant que les arbitres se laissent parfois impressionner par son immense réputation. Au pays du football, Ronaldo est donc le roi. Il ne pouvait en être autrement.

De nombreux précédents

Seulement, Ronaldo n’est pas le seul à avoir réussi au Brésil après être passé par l’Europe. Adriano, par exemple, a dominé de la tête et des épaules le championnat avec São Paulo la saison passée. Et certains avec un pédigrée bien moins reluisant, peuvent se prévaloir des mêmes états de service. Deux anciens Lyonnais explosent ainsi dans leur pays d’origine après des prestations mitigées en France. Fred a ainsi marqué à 4 reprises en 5 petits matches avec Fluminense, dont un doublé dès sa première apparition. Nilmar fait quant à lui les beaux jours de l’Internacional, en marquant près d’un match sur deux (30 buts en 71 rencontres) depuis qu’il a quitté la L1. Et la liste est encore longue. Miranda, transparent avec Sochaux, est courtisé par le Milan AC depuis son exil brésilien. Dans la même veine, l’ancien défenseur du PSG, Paulo Cesar, s’est ressourcé deux saisons à Santos avant d’effectuer un joli retour en France, et de faire aujourd’hui les beaux jours de Toulouse.

Un championnat qui perd de sa valeur

Le constat est sans appel. Le niveau du championnat brésilien est aujourd’hui bien inférieur à la grande majorité des championnats européens. Les quatre grands clubs du pays peuvent faire illusion, notamment à l’occasion des compétitions intercontinentales, loin d’être dominées par les formations européennes, mais la plupart des équipes affichent un niveau plus que modeste. Et comment pourrait-il en être autrement, alors que les clubs cariocas sont pillés chaque année de leurs meilleurs éléments ? Jeunes pépites, ou joueurs sur le retour, pas un ne résiste à l’appel du Vieux Continent, et laissent un pays et un championnat vidés de leur substance.

Ronaldo est un grand joueur, c’est une certitude. Mais son retour au top ne signifie pourtant pas qu’il pourrait s’imposer à nouveau en Europe. Il convient ainsi de ne pas s’enflammer trop vite autour des perles brésiliennes qui affolent déjà le mercato. Parmi les Keirisson, Hernanes ou autre Douglas Costa, il se cachera peut-être un successeur digne de Ronaldo… Mais il ne faut pas oublier que briller au Brésil ne signifie pas nécessairement avoir les moyens de s’imposer en Europe.