17 Février 2012 : Son avenir, les polémiques, les médias : les vérités de Laurent Blanc

Et si Laurent Blanc ne restait pas après l’Euro ? Cette hypothèse, qui apparaissait comme saugrenue il y a encore quelques mois, n’a eu de cesse de prendre de l’ampleur ces dernières semaines. En effet, il s’est murmuré avec plus ou moins d’insistance que le sélectionneur national et le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, avaient quelques points de divergence assez importants. Et puisque le contrat du champion du monde 1998 n’a pas encore été prolongé, son avenir fait forcément jaser. Et alors qu’une politique de silence radio a été actée, le coach de l’équipe de France revient dans les colonnes du Monde de ce week-end sur toutes ces polémiques, à commencer par le coût onéreux de son staff technique :

« On en a beaucoup parlé. On voulait mettre en place une certaine organisation. N’oublions pas que, depuis dix-sept mois, on a connu trois présidents à la Fédération, trois directeurs généraux. À chaque fois, ça a été un discours différent. Moi, on m’a dit : "Choisis les hommes". J’ai donc constitué un staff avec des gens qui avaient la même motivation, le même état d’esprit, le même objectif que moi. Et j’en suis très satisfait. Le choix des hommes, je l’assume. Mais les discussions de contrats, de salaires, vous croyez que c’est moi qui les mène ? Pas du tout. C’est la Fédération qui a validé tout ça. On pourrait, bien sûr, améliorer le fonctionnement. Mais si on veut retourner dans la cour des grands, il faut regarder ce qui se passe ailleurs. En Espagne, en Allemagne, en Angleterre ou en Italie, les staffs sont autrement plus étoffés et onéreux ». Acceptant donc de revenir sur ce problème, le Cévenol refusera désormais d’en parler, regrettant le brouhaha médiatique de ces dernières semaines :

« Je vais continuer sur cette ligne. Ne comptez pas sur moi pour entretenir cette polémique. C’est une histoire entre le président de la Fédération et moi. J’aurais souhaité être prolongé avant l’Euro. Le président a une autre opinion. Je l’enregistre. La prochaine interview que je vous conseille de faire est celle du président. (...) Après l’Afrique du Sud, tout le monde était d’accord, et les médias les premiers, pour dire : "Nous sommes en pleine construction, nous allons repartir sur des bases saines". Mais, six mois après, tout était déjà oublié. Télés, radios, presse écrite... tout le monde cherche la polémique pour faire le buzz. Laurent Blanc, nouveau sélectionneur, Noël Le Graët, nouveau président. On a deux personnages. L’un est cévenol, l’autre breton. Deux caractères forts. On va décider qu’ils ne peuvent pas s’entendre. Dès le début, ça a été comme ça ». Et Laurent Blanc regrette d’avoir été au centre de quelques critiques, alors que le chantier bleu reste encore et toujours colossal :

« Non, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi difficile. Le problème, c’est que les gens ont la mémoire très courte. Après le traumatisme du Mondial 2010, tout le monde disait qu’il fallait retrouver de l’humilité, que l’on repartait de rien. Et dix-sept mois après, on veut quasiment gagner l’Euro ou arriver en finale ! C’est très bien d’avoir de l’ambition, mais ça ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique. Oui, nous avons été champions du monde en 1998, champions d’Europe en 2000 et finalistes du Mondial en 2006. Mais réveillons-nous, arrêtons de vivre sur nos souvenirs ! Nous sommes aujourd’hui 17e au classement de la FIFA, et nous nous sommes déjà retrouvés 21e ! Depuis 2006, nous n’avons pas gagné un match de phase finale d’une compétition internationale. On est dans le quatrième chapeau lors du tirage au sort de l’Euro. C’est ça la réalité ». Reste à savoir si les Bleus sauront se surpasser pour faire bonne figure en compétition internationale.