15 Juillet 2008 : Stéphane Sessègnon : le Parc des Princes attend le nouveau « Seedorf »

Fils du ministre des sports de la République du Bénin Galiou Soglo, petit fils de l’ancien président Nicéphore Soglo, Stéphane Sessègnon le nouveau milieu de terrain du Paris Saint-Germain a choisi un terrain d’expression différent de celui de la dynastie familiale, mais avec autant de réussite.

Né à Allahé une bourgade située à 150 km de Porto Novo la capitale du Bénin, Sessègnon effectue son apprentissage avec le ballon rond sur les terrains vagues de sa ville natale, ensuite à Cocody un quartier populaire d’Abidjan en Côte d’Ivoire où il va passer son enfance.

De Cocody aux Requins de l’Atlantique

Il n’a pas encore dix ans, mais fait déjà admirer sa technique naissante qui le distingue déjà des autres gamins de son âge. Ami d’enfance, son ancien coéquipier aux Lusitanos de Créteil l’attaquant béninois Abou Maiga assure « Nous sommes des amis depuis que nous sommes gamins… On passait beaucoup de temps à jouer au ballon ensemble. Il était un peu turbulent. Il n’y avait vraiment que le foot qui comptait. Et déjà, il sortait du lot »

De retour au pays, le jeune footballeur fait ses débuts à dix sept ans chez les Requins de l’Atlantique, un club dirigé par son père. Le talentueux milieu de terrain fait étalage de tout son potentiel technique et athlétique.

Profitant d’un stage à Créteil dans le cadre d’un accord de jumelage avec Cotonou en 2004, Sessègnon tape dans l’œil des recruteurs du club du Val de Marne alors en L2, comme d’ailleurs son ami Abou Maiga.

L’apprentissage chez les Lusitanos, l’éclosion chez les Manceaux

Ancien entraîneur adjoint du club de la Banlieue sud-est de Paris et aujourd’hui responsable de l’équipe réserve, Jean-Luc Bridier qui avait lancé Sessègnon, révèle à France Football l’impression remarquable faite par l’international béninois dès son arrivée « On a tout de suite décelé chez lui un potentiel énorme. Mais comme il n’avait bénéficié d’aucune préparation au plan physique, il n’avait pas les capacités à enchaîner. Il était handicapé par des douleurs dans le dos, il ne savait pas faire ses étirements. Et sa diététique n’était pas à la hauteur »

Malgré cette adaptation difficile, le joueur va disputer 35 matches en championnat (5 buts) dès sa première saison, et 33 (5 buts) lors de la deuxième, en prenant soin de mettre en relief son talent.

« C’est le type même du joueur dont tu as besoin dans ton effectif : attachant avec du caractère, et le genre de type qui ne se prend pas pour un autre » affirmait Rudy Garcia son ancien entraîneur au Mans il y’a encore quelques semaines.

Après une première année (31 matches, 1 but) mitigée sous les couleurs du MUC 72 lors de la saison 2006-2007, Sessègnon va prendre son envol lors de l’exercice dernier (30 matches, 5 buts) profitant du départ de Grafite et de son repositionnement en électron libre sur le terrain « J’ai toujours aimé avoir une certaine liberté offensive. Depuis le départ de Grafite, dans le nouveau schéma, je peux davantage me lâcher car derrière, Mathieu (Coutadeur) Romaric, et Hassan (Yebda) assurent » justifie-t-il.

La Ligue 1 a découvert un milieu de terrain au registre tellement large qu’il apparaît hasardeux d’affirmer quel est son vrai poste. Monstre physique doté d’une technique raffinée, passeur, buteur, récupérateur, organisateur, les qualités de Sessègnon sont la synthèse de toutes celles d’un milieu défensif, d’un offensif, et d’un relayeur, capitalisées par un seul joueur. Des aptitudes qui ne sont pas sans rappeler celles du Milanais Clarence Seedorf.

Le transfert au PSG

Convoité par l’AS Saint-Étienne, Lyon, Portsmouth, Newcastle, Barcelone “Gogo” a finalement choisi de s’engager pour les quatre prochaines années avec le PSG, qui a arraché sa signature après un coup de force de 9 millions €.

Paris tient donc sa première recrue estivale achetée au prix fort. Juste ou non, toujours est-il que c’était la condition incontournable pour sortir le Béninois de la Sarthe, mais également pour permettre à la Ligue 1 de conserver l’un de ses joyaux les plus convoités. Le temps dira si le PSG a eu raison de consentir un tel investissement pour un joueur précédé d’une belle réputation. En tout cas pour Paul Le Guen le pari en valait la peine :

« Je suis content. Je le connais depuis longtemps. A Lyon déjà, je l’avais supervisé quand il était à Créteil. Il a confirmé au Mans, se réjouit le technicien breton. C’est un joueur technique, physique et polyvalent. Il peut jouer sur les côtés, mais aussi dans l’axe. C’est un véritable renfort. »