16 Août 2007 : TFC-Liverpool : les Reds un ton au-dessus

Même si certains croyaient à l’exploit, la réalité a frappé le Stadium hier après-midi : sans forcer leur talent, les Reds ont remporté la partie 1-0 sur une frappe pure de Voronine, et n’ont finalement pas trop souffert malgré une possession de balle supérieure de Toulouse. Mais les hommes d’Élie Baup ont beaucoup appris en cette après-midi de 15 août.



Une maîtrise collective étouffante des Reds

Vu des tribunes, il semblait que le TFC jouait en infériorité. Liverpool a maîtrisé tactiquement et physiquement cette partie, semblant parfois même jouer en marchant. Les six de derrière, emmenés par un Hyypia maître du jeu aérien et un Mascherano récupérateur-relanceur à trois poumons, ont étouffé les offensives toulousaines. Elmander esseulé a dépensé beaucoup d’énergie sans pouvoir se mettre véritablement en position de marquer, Émana muselé par le Duo Gerrard-Mascherano n’a pu peser sur l’organisation du jeu et la distillation de ballons, Paulo César n’a été que trop peu servi, et Brian Bergougnoux a montré ses limites en soutien et balle au pied.
Devant, Peter Crouch a peu inquiété Douchez, mais a surtout, et c’est sa grande qualité, créé de nombreux espaces à Voronine et Babel par ses appels et ses remises de la tête, donnant du fil à retordre à la paire Cetto-Fofana, qui a d’ailleurs été la grande satisfaction du match côté TFC, laissant augurer de futures belles performances...

Un but sur une erreur d’inattention

Bien que le but de Voronine d’une frappe pure en pleine lucarne soit magnifique, l’action qui l’a amené a dénoté une grave erreur de tout le bloc défensif toulousain.
Sur une nouvelle déviation de Crouch aux 35 m² qui élimine le milieu de terrain, l’Ukrainien contrôle de la poitrine tandis que toute la défense se replie sur 5 m. La voie est libre, se mettant dans le sens du but, il avance de trois pas et déclenche sa frappe à 25m. La montée de Fofana est trop courte. Il lui aura manqué une demi seconde pour mettre hors d’état de nuire l’attaquant red.
C’est le genre d’erreur qui paie cash.

Des carences technicotactiques toulousaines à ce niveau

Élie Baup a fait le choix de jouer en 4-4-2, avec deux milieux Bergougnoux (puis Mansaré) et Paulo Cesar (puis Gignac) fleurtant avec les lignes de touche. Une organisation permettant de créer des espaces, certes, mais conditionnée par une circulation rapide du ballon et des appels incessants entre les milieux et les attaquants. Or avec la chaleur, au bout de trois sprints les joueurs étaient en recherche d’oxygène. Par ailleurs les transmissions de balles sur les côtés sont sujettes à une maîtrise technique irréprochable. Dieuze a bien réussi en début de match une grosse ouverture de 35 m vers P.César créant ainsi une belle offensive par la suite, mais cette action ne s’est malheureusement pas reproduite.
Le trio Sirieix-Dieuze-Emana aurait pu dynamiser les offensives, faisant monter leurs adversaires et libérant des espaces dans le dos des milieux défensifs pour Bergougnoux, César et Elmander. Les conditions climatiques n’étaient pas idéales pour cette organisation. En face, même sans son équipe-type (Torrès, Kuyt, Alonso sur le banc), et avec un Benayoun cuit après 30 minutes de jeu et très en retrait par rapport à ses coéquipiers, le bloc des Reds a été impressionnants de solidarité et de densité alors qu’ils n’ont repris la compétition que le week-end dernier.
Enfin, les choix d’Élie Baup dans l’utilisation des joueurs ont été soumis à des perturbations dans l’équipe (Arribagé, Congré et Fabinho blessés, Ilunga suspendu) : Sirieix et ses 32 titularisations en 4 saisons n’ont pas pesé au milieu de terrain, Bergougnoux et ses 29 titularisations en 3 ans a vendangé ses ballons aux abords des 35 derniers mètres, Gignac ex avant-centre positionné milieu offensif droit a été maladroit. En revanche, à 22 ans, Mohamed Fofana a été la révélation du match, et a tenu la baraque derrière avec Mauro Cetto.



Compte tenu des circonstances du match et de l’adversaire, pour sa première participation à la Ligue des Champions, le Téfécé n’a finalement pas démérité, et peut-être qu’avec un meilleur tirage, ils auraient pu espérer une autre issue.
Le match retour sera difficile, mais évoluer sur le rectangle vert d’Anfield Road a de quoi donner des ailes. Ils n’ont plus rien à perdre, plus de pression, reste pour eux à se faire plaisir et à emmagasiner de l’expérience pour les prochaines campagnes européennes et la mettre à profit dès cette saison en Ligue 1.