11 Septembre 2009 : Transfert des jeunes joueurs : la révolte d'Arsène Wenger

Ils se nomment Kakuta, Pogba ou encore Hélan. Ils n’ont jamais joué au sein de l’effectif professionnel de leur club respectif et pourtant ils font trembler l’Angleterre. Suite à leurs transferts, conclus alors qu’ils étaient mineurs, Chelsea, Manchester United et Manchester City sont sous la menace d’une interdiction de recrutement. Arsenal est épargné malgré son penchant pour les jeunes pépites européennes. Ce qui n’empêche pas Arsène Wenger de défendre bec et ongle ses habituels concurrents en Premier League.

« Si vous avez un enfant qui est un bon musicien, quel est votre réflexe ? Le mettre dans une bonne école de musique, pas dans une moyenne. Pourquoi cela ne devrait-il pas être le cas en football ? », s’interroge l’entraîneur des Gunners, repris par le Guardian. « Si un joueur va à Chelsea, Arsenal, Manchester United, tout est clair et il reçoit une bonne éducation », se défend-il, peut-être en pensant aux jeunes qu’il a lui-même débauchés.

Pour Wenger, le danger ne provient pas des transferts conclus à un âge trop tendre, mais des agents qui traînent autour des joueurs prometteurs. « Regardez l’alternative. Si vous empêchez les joueurs d’être transférés avant 18 ans, que se passera-t-il ? Ils seront vendus de toute façon. A qui ? Aux agents. À quel âge ? À 13 ou 14 ans. Et où iront-ils ? Pas dans les grands clubs, où ils reçoivent une éducation de haut niveau », expose Wenger dans un schéma quelque peu caricatural. Pas sûr que sa révolte fasse plaisir aux clubs de moindre envergure qui s’échinent à former au mieux leurs espoirs. Le débat est en tout cas loin d’être terminé et la FIFA se retrouve confrontée à des choix décisifs pour l’avenir du football professionnel.